Colloque Yves Navarre de Joucas : un fascinant et émouvant voyage
- Karine
- Oct, 06, 2025
- Colloques, Événements, Vie de l'association
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Le 7e colloque international Yves Navarre s’est tenu à Joucas les 19 et 20 septembre 2025. Il a permis aux ami·es de l’auteur de découvrir – ou de redécouvrir – un village et des paysages qui lui étaient chers et de se retrouver pour échanger lectures, témoignages et analyses. Un nouveau temps fort en émotions dont les actes seront disponibles en 2026, futur numéro 7 des Cahiers Yves Navarre chez H&O.
Le thème Voyage / Voyages du Colloque Yves Navarre 2025 s’est avéré opportun à bien des égards, puisqu’une grève des transports le 18 septembre a rendu le trajet jusqu’à Joucas compliqué pour beaucoup et a malheureusement entraîné quelques annulations dont celles de deux intervenants. Le nombre de personnes que le colloque est parvenu à réunir n’en est que plus notable : 35 à 40 tout au long de l’événement, ce qui en fait le colloque navarrien le plus fréquenté après celui de l’Institut de France. Le programme s’annonçait enrichissant. Il le fut et illustra une nouvelle fois ce qui fait la spécificité de l’association des Amis d’Yves Navarre : la diversité des personnes qui la constituent et des lectures que l’œuvre de l’écrivain engendre.
Avec Yves Navarre, faire de beaux voyages
Les communications ont reflété cette pluralité d’approches, traitant du Voyage comme thème de l’œuvre ou des voyages de l’homme et de l’écrivain, les deux s’imbriquant parfois jusqu’au vertige. Le colloque s’est ouvert avec le discours du maire de Joucas, Lucien Aubert, qui accueillait l’événement dans le centre culturel de sa commune. Lors de la première journée, le public a pu découvrir un Yves Navarre à vélo sur les routes aux alentours de Joucas dans un texte rare lu et commenté par Karine Baudoin ; suivre le jeune Yves Navarre en Espagne puis en Angleterre à travers les chapitres de Niagarak et de Biographie grâce aux analyses respectives de Francisco Montanez et de Frédéric Canovas ; retrouver, avec Cyril Viguié, les voyages réels et symboliques de Joseph et de Roland dans Le petit Galopin de nos corps. Le témoignage de Marie-Claude Bonniol, amie d’Yves Navarre à l’époque où il venait dans le Luberon, offrit enfin un aperçu privilégié de la façon dont l’auteur puisa à la source de lettres réelles pour élaborer L’Espérance de beaux voyages, ouvrage singulier s’il en est.
Quand quatre générations lisent Yves Navarre
La journée du samedi a débuté avec la présentation du voyage d’Yves Navarre en Allemagne en 1983 par Richard Brütting, tel que l’auteur en fit le récit dans un carnet inédit désormais publié dans les œuvres complètes. Brigitte Louichon s’est penchée quant à elle sur trois ouvrages de l’auteur – Romances sans paroles, Premières pages et L’Espérance de beaux voyages – que rapproche une esthétique fragmentaire propre à ces « romans » du début des années 80 qui emmènent les lectrices et les lecteurs dans un voyage toujours inachevé, toujours recommencé. Hervé Malblanc, ami proche de l’auteur des années 70 jusqu’à sa mort en 1994, a ensuite entraîné l’auditoire dans le « voyage fantasmé » du Temps voulu, ou comment l’écrivain passa d’un épisode réel au fantasme qu’il avait généré pour en faire un matériau romanesque. Maxime d’Ornant a présenté le concept de « dos tourné » en littérature et en particulier chez Yves Navarre qui prit ses distances vis-à-vis du milieu littéraire parisien pour chercher un enracinement qui toujours lui échappait. En fin d’après-midi, Hervé Malblanc a proposé une visite guidée des deux maisons d’Yves Navarre, la petite maison de Joucas et la « maison Phoenix » de Lioux, promenade instructive et divertissante, émaillée d’anecdotes savoureuses sur l’auteur.
« Je suis heureuse que deux jeunes chercheurs, Francisco et Maxime, soient intervenus pour la première fois lors de ce colloque, et ravie que leurs présentations aient été si chaleureusement accueillies » déclare Sylvie Lannegrand, présidente des Amis d’Yves Navarre. « Voir ainsi réunies lors d’un même événement quatre générations en dit suffisamment sur l’actualité et la pertinence d’une œuvre. »
Un manuscrit, des témoignages et le lancement des Œuvres complètes 1981-1983
Temps fort du colloque, l’exposition du manuscrit du Jardin d’acclimatation, commenté par Jean-Luc Ehrhard, ami de longue date d’Yves Navarre, qui a permis à chacun·e d’admirer les pages couvertes de la belle écriture à l’encre bleue que l’écrivain affectionnait. Le texte s’intitulait encore Le Signe de vie.
Le colloque de Joucas a aussi été marqué par l’émouvant témoignage de Hubert Richard, venu partager ses souvenirs d’Yves Navarre. Il a lu une lettre que l’auteur lui avait adressée en 1976, sur l’actualité sociale et politique et sur ce que « nous avons en commun, un lieu, une lumière ». L’ami Bernard a lui aussi évoqué les souvenirs de sa rencontre avec l’auteur, fin observateur des êtres et des situations, et donna lecture de lettres de L’Espérance de beaux voyages. Enfin, cet événement a été l’occasion de retrouver François-Régis Navarre, neveu de l’auteur, qui a pu réagir aux interventions et partager des souvenirs.
Le lancement du volume 5 des œuvres complètes publié chez H&O s’est déroulé le vendredi en fin d’après-midi, dans le cadre magnifique du prieuré Saint-Symphorien de Bonnieux mis gracieusement à la disposition de l’association par le propriétaire du lieu, Daniel Vial. Un temps ensoleillé a permis aux ami·es d’Yves Navarre de profiter de l’extérieur pour le lancement officiel par l’éditeur Henri Dhellemmes et pour l’apéritif qui a suivi, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.
Un brunch organisé à la table du chef étoilé Xavier Mathieu a clôturé savoureusement le colloque le dimanche matin, avant que l’orage n’éclate, signifiant en même temps que la fin de l’été la fin de la parenthèse magique des échanges de Joucas.
« C’est bien à un voyage fascinant à travers le temps et l’espace que nous avons participé pendant deux journées exceptionnelles, au gré des témoignages et des analyses présentés qui tous, différemment, ont illustré le rapport complexe et profondément humain d’Yves Navarre à l’écriture. »
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